Le Louvre

Le plus grand musée au monde est une invitation à remonter le temps.

C'est grâce au projet Grand Louvre initie par François Mitterrand que le Musée prend un nouvel essor. Le Louvre a fête son bicentenaire avec l'ouverture de l'aile Richelieu après sa rénovation (ancien ministère des Finances), s'inscrivant dans l'esprit des philosophes du "Siècle des Lumières" d'en faire un musée universel.
Le Louvre fut une forteresse. Avant de se métamorphoser en résidence royale. Le rattachement du château des Tuileries, dès le XVIe siècle, en fit un vaste palais et le siège du pouvoir, par intermittence, jusqu'en 1870. Le musée national, créé dans ses murs en 1793, lui disputa peu à peu la place. Après la disparition du château des Tuileries, rasé en 1882, le musée gagna lentement mais sûrement la presque totalité de l'énorme complexe, baptisé aujourd'hui Ensemble du palais du Grand Louvre. Le jardin des Tuileries, renommé pour ses fêtes et ses sculptures en fait partie. Non loin, le Conseil d'État occupe une autre résidence princière, le Palais-Royal - dont le théâtre, devenu la Comédie-Française, et le jardin sont notoirement connus. Le patrimoine du musée du Louvre est riche de 145000 dessins,

7500 peintures, 45000 antiques, soit au total 250 000 œuvres. Ces fabuleuses collections furent amassées depuis cinq cents ans par les rois, les princes, les

artistes, leurs modèles, les antiquaires, les mécènes, environ 2700 donateurs. Elles couvrent la période comprise entre l'Antiquité la plus lointaine (environ 7000 avant J.-C.) et les années 1850. Seules 35000 œuvres d'art sont exposées au public.

Initialement forteresse royale, c'est lors des travaux d'aménagement du Carrousel du Louvre dans les années 1980 que l'on redécouvrit des vestiges souterrains de la muraille Philippe Auguste de 1190 dont il représentait la pièce maîtresse. Cette forteresse avait pour fonction de défendre la capitale, cote rive droite de la Seine, en son point le plus faible. Aujourd'hui un pan de cette muraille est très bien mis en valeur au Carrousel du Louvre. Ce puissant donjon abritera Philippe le Bel, puis Charles V qui en 1360, fera aménager la forteresse en résidence monumentale.

Délaisse par la famille royale au siècle suivant, c'est avec François 1er que le Louvre revient en grâce. Le roi confie à Pierre Lescot de grands travaux d'agrandissement.

En 1550, Henri II fait construire le Pavillon du Roi ou résidèrent tous les souverains jusqu'à Louis XIV.
Henri IV en 1601 réunit les deux palais par "la Grande Galerie du bord de l'Eau". Louis XIII fait quadrupler la surface de l'édifice sur les conseils de Richelieu qui fait installer la monnaie et l'Imprimerie Royale dans la Grande Galerie. A partir de Louis XIV le Louvre est délaissé au profit du Château de Versailles.
Avec la révolution, germe l'idée de transformer le Louvre en Musée des arts. Le 18 novembre 1793 naît le Muséum Central des Arts. Au XVIIIeme et XIXeme siècle le musée réunit déjà les plus belles collections d'œuvres d'art : Campagnes Napoléoniennes, antiquités égyptiennes, le tout complété par de nombreux achats et donations.
Du palais des rois à l'Ensemble du palais du Grand Louvre

Le bâtiment, qui illustre le talent des sculpteurs et des architectes depuis le Moyen Âge, est un patchwork incluant les styles de la Renaissance, au-Classicisme, du premier et du Second Empire et de l'architecture contemporaine. C'est le plus vaste édifice parisien (35 hectares) ancré entre la Seine et la rue de Rivoli, dans le 1er arrondissement.
Le donjon féodal de Philippe AUguste

Le roi dota la capitale d'une puissante enceinte fortifiée à partir de 1190. Près de la Seine, il la renforça par un château fort, véritable avant-poste tourné vers l'Ouest et le danger potentiel anglo-normand.

Ce château carré, flanqué de dix tours, ceinturé de fossés, protégeait le donjon central, nommé la Grosse Tour. Le donjon, de 15 mètres de diamètre, contrôlant les alentours du haut de ses 30 mètres, était un arsenal dans lequel étaient déposés le trésor, les archives, le garde-meuble et parfois enfermés des prisonniers.

Tous les fiefs du royaume relevaient de la Grosse Tour, même après son arasement et jusqu'à la Révolution. Elle fut en somme le symbole de la monarchie capétienne. Sous la cour Carrée subsistent de remarquables vestiges de la forteresse médiévale, notamment le socle du donjon et son fossé, mis au jour en 1983. Sur le sol de la cour Carrée, des pavés marquent l'emplacement de la Grosse Tour.
Au temps de Charles V

Le somptueux château des miniatures au temps de Charles V

La défaite désastreuse de Poitiers en 1356 et la captivité de Jean le Bon conduisent Charles V à édifier une enceinte beaucoup plus large, dite enceinte de Charles V, pour défendre les nouveaux quartiers bâtis à l'extérieur du mur de Philippe Auguste. Le Louvre, ainsi englobé à l'intérieur de la ville, perd son rôle militaire.

En 1360, Charles V, roi érudit et fastueux, demande à son architecte Raymond du Temple de transformer le donjon en une luxueuse résidence royale. Se méfiant des révoltes des Parisiens, il laisse toutefois en place les fossés et

les ponts-levis. Les logis, répartis autour de la cour centrale, sont percés de fenêtres à meneaux. Des girouettes dorées aux armes de France coiffent les tours surélevées de tourelles, les hauts toits pentus et le donjon. Les pièces, garnies d'immenses cheminées en pierre sculptée, sont richement ornées: des tapisseries colorées revêtent les murs des salles aux poutres peintes, parfois lambrissées de bois d'Irlande ou tapissées de velours d'Italie ou d'étoffes lamées d'or. Un somptueux mobilier et des objets, tels que calice d'or, aiguières de cristal, émaux, parachèvent ce cadre raffiné.

Charles V installe les trésors de sa bibliothèque dans la tour de la Fauconnerie, où il aime se retirer. Un majestueux escalier dessert les étages des nouveaux édifices. Il s'agit de la Grande Vis, imposante par ses dimensions (5 mètres de diamètre, 20 mètres de haut) et réputée pour son décor sculpté représentant la famille royale. Durant la guerre de Cent Ans, les rois, préférant les bords de la Loire, délaissent le Louvre qui retrouve sa vocation première de forteresse jusqu'au XVIe siècle.

La résidence de François 1er

Après la défaite de Pavie et sa captivité à Madrid, François 1er, soucieux de reconquérir les Parisiens, s'établit à Paris en 1528. Il modernise les appartements royaux dans l'aile sud puis, en 1545, à la veille de sa mort, ordonne de raser la Grosse Tour.

Il charge l'architecte Pierre Lescot de la remplacer par un corps d'hôtel dans le goût de la Renaissance. La façade, réalisée sous Henri II, offre une composition savante où triomphent les ornements - trophées, divinités aux corps ondulants - inspirés de l'Italie et sculptés par Jean Goujon. Considérée comme un chef-d'œuvre, elle sert de modèle pour l'achèvement de la cour Carrée au XIXe siècle. Dans la salle des Cariatides, agrémentée d'une tribune pour les musiciens, on donne un grand bal à l'occasion des noces fastueuses de François II et de Marie Stuart, le 24 avril 1558.

Catherine de Médicis, veuve d'Henri II, supportant mal l'inconfort du Louvre, décide en 1563 la construction, plus à l'Ouest, du château des Tuileries sur les plans de Philibert Delorme. Projetant de relier le Louvre aux Tuileries, la reine, en 1566, jette les bases de la Petite Galerie, contenant la galerie d'Apollon.

Le Grand Dessein d Henri IV

En 1595, Henri IV ébaucha le Grand Dessein auquel on se réfère jusqu'à la fin du XIXe siècle pour achever le Louvre. Il s'agissait de quadrupler en surface la cour Carrée, de joindre le Louvre au château des Tuileries par une galerie et de détruire les maisons existant entre le Louvre et les Tuileries. Henri IV fit édifier, parallèlement à la Seine, la Galerie du bord de l'eau, un passage de 450 mètres reliant directement, d'est en Ouest, le Louvre aux Tuileries. Cette opération s'avéra difficile car il fallait passer à travers le mur d'enceinte qui s'amorçait sur la rive de la Seine et filait en direction du Nord. Aussi cette galerie est-elle hétérogène: l'architecte Louis Métezeau assura la partie située dans la ville, à l'Est; Jacques II Androuet du Cerceau conçut la partie située au-delà de l'enceinte, à l'Ouest. Henri IV réserva une partie de la Galerie aux logements des artistes responsables du chantier.

La mort tragique du roi, en 1610, interrompit les travaux: le gros œuvre était terminé, les toitures posées, mais aucun décor n'était exécuté à l'intérieur. En 1625, Louis XIII ordonna la démolition d'une partie de l'aile Nord du Louvre médiéval pour prolonger l'aile Lescot dans la cour Carrée. Au centre, l'architecte Jacques Lemercier érigea un pavillon monumental dit de l'Horloge. Son dôme répondait au dôme du château des Tuileries. Le dernier étage du pavillon, décoré de puissantes cariatides, domine l'ensemble du Louvre avec ses hautes toitures; il servira de prototype aux autres pavillons du palais du Louvre.

La colonnade de Perrault : une façade d apparat

À la fin de la Fronde, en 1652, Anne d'Autriche et le jeune Louis XIV reviennent au Louvre où ils font moderniser leurs appartements par Louis Le Vau. Au rez-de-chaussée de la Petite Galerie, l'architecte aménage pour la régente un appartement d'été, comprenant des pièces en enfilade décorées de fresques et de stucs par Giovanni Romanelli et par Michel Anguier, à l'image des palais romains. En 1660, l'architecte Claude Perrault double le palais en largeur et élève la nouvelle façade, orientée vers la Seine. Le peintre Le Brun décore la galerie d'Apollon. En 1667, Claude Perrault édifie, face à l'église Saint-Germain-l’Auxerrois, une façade monumentale caractérisée par un péristyle à doubles colonnes.

En 1678, Louis XIV réside au château de Versailles, laissant l'ensemble inachevé. Les bâtiments de la cour Carrée, sans toiture, ouverts à tous les vents resteront en l'état pendant presque un siècle. Le palais déserté par la Cour accueille les Académies, en plus des artistes. Ainsi, l'ébéniste André Boulle, les peintres Jean-Honoré Fragonard, Jacques-Louis David, Jean-Baptiste Chardin y établissent leurs pénates et leurs ateliers, jusqu'en 1806. À partir de 1699, l'Académie de peinture organise au Louvre le premier d'une longue série de salons qui attirent des foules de visiteurs jusqu'en 1848.

LE LOUVRE DE NAPOLEON III : ENTRE LE PIC ET LE MARTEAU

L'achèvement du Louvre s'étire tout au long du XlXe siècle. Les architectes Pierre-François-Léonard Fontaine et Charles Percier, choisis en 1804 par Napoléon 1er, dirigent le chantier pendant quarante-quatre ans. Leur succèdent Félix Duban, durant quatre ans, puis Louis Tullius Joachim Visconti en 1853. Tous sont restés fidèles au style défini par Lescot et Goujon à la Renaissance, contrairement à Hector Lefuel, désigné en 1853.

Napoléon le modifie le Grand Dessein élaboré par Henri IV en incluant la construction de l'Arc de triomphe du Carrousel et en prolongeant la rue de Rivoli, entre les Tuileries et le Louvre. Percier et Fontaine s'inspirent de la Grande Galerie du bord de l'eau d'Androuet du Cerceau pour élever l'aile en bordure de la rue de Rivoli. Il revient à Lefuel de conduire à terme le Grand Dessein en compliquant et surchargeant le décor dans un style baptisé Napoléon III. En 1854, il construit les bâtiments destinés aux ministères et les ailes se développant autour des cours Visconti et Lefuel. Au centre de la nouvelle façade sur la Seine, Lefuel insère des guichets monumentaux, ornés d'une figure équestre de Napoléon III. Après l'incendie de 1871, qui détruit en partie les Tuileries, Lefuel reconstruit le pavillon de Flore et son symétrique, le pavillon de Marsan.

Collections d'art

Divise en 7 départements : antiquités égyptiennes, antiquités grecques, étrusques, romaines, peintures et sculptures, objets d'art et arts graphiques, il contient les plus belles richesses artistiques au monde.

Les collections sont reparties en trois grandes sections correspondant aux deux ailes et à la Cour Carrée : - Denon - Richelieu - Sully -

C'est François 1er a la Renaissance qui en attirant les Grands Maires italiens, fondera la première collection artistique, on lui doit :

La Joconde de Leonard de Vinci.
La Belle Jardinière de Raphaël.
Portrait du Roi du Titien.
Les Noces de Cana.

La Venus de Milo est ramenée en France par Dumont d'Urville. L'ensemble du département égyptien est l'œuvre de Jean-François Champollion qui fonda l'égyptologie et déchiffra les hiéroglyphes de la fameuse Pierre de Rosette. Plus de 200 statues du département des antiquités grecques ont été acquises par Napoléon Ier auprès de son beau-frère Camille Borghèse. La salle des objets d'art n'existe que depuis 1993. Mais son histoire commence avec la Révolution et le dépôt d'une partie du Trésor de Saint-Denis en 1793.Les antiquités orientales ont été exhumées par Paul-Émile Botta, Consul de France a Mossoul en Irak, retrouvant ainsi les vestiges de la civilisation assyrienne.

La Pyramide du Louvre

Oeuvre de l'architecte Ming Pei, la pyramide fait partie de l'ambitieux projet "Mitterrandien" de rénovation du Louvre. Elle est construite en fine, résille de tubes métalliques qui soutiennent un voile de verre. La meilleure perspective pour l'apprécier se situe depuis le hall Napoléon. A ce jour la pyramide est l'entrée principale du musée. Le hall Napoléon est le cœur du Louvre, il dessert les trois ailes et permet d'accueillir les groupes et conférences.

En 1981, le président François Mitterrand lance le programme de l'Établissement public du Grand Louvre qui vise à agrandir le musée devenu exigu et à le rénover. Il s'agit de récupérer l'espace dévolu au ministère des Finances, de trouver des espaces neufs dans le sous-sol de la cour Napoléon et de créer une entrée centrale. L'architecte Ieoh Ming Pei, auteur de l'aile de la National Gallery à Washington, est désigné en 1983 pour restructurer une surface de 35 hectares.

Afin de symboliser l'entrée principale du musée, Pei érige, au centre géographique de la cour Napoléon, une pyramide en verre montée sur une armature de métal. Reflétant le ciel, environné de sept bassins et de fontaines à l'eau mouvante, la pyramide propose un nouveau paysage qui - d'après Pei - s'inscrit dans la tradition de Le Nôtre. La pente de la pyramide du Louvre, soit 54,740 est très proche de celle de Gizeh. La hauteur de 21,60 mètres est déterminée par rapport à la seconde corniche régnant sur les façades du palais du Louvre, de façon à intégrer visuellement le volume de la pyramide dans la cour. Le verre optique, aussi fin que du cristal, et l'armature obtenue grâce aux savants calculs des ingénieurs composent la pyramide qui attire le visiteur vers le vaste hall d'accueil situé en sous-sol. La pyramide de verre étant décalée par rapport à la perspective historique qui s'achève à l'Arche de la Défense, on signala l'origine de l'axe par la statue équestre de Louis XIV. Quant aux espaces souterrains, Pei déclare: d'ai conçu la totalité de ces espaces comme si le Louvre était un navire. J'ai ajouté la cale qui s'en est allée réunir les deux ailes Richelieu et Denon, comme si l'ensemble du Louvre avait été taillé dans un seul bloc de pierre. » Le hall, aménagé par l'architecte Michel Macary, distribue trois grands axes de circulation vers les salles du musée, les fossés médiévaux et différents services (auditorium, vestiaires, librairie, cafétéria, restaurant. En 1989, le départ du ministère des Finances permet la transformation de l'aile Richelieu par Ieoh Ming Pei, Stephen Rustow, Michel Macary et Jean-Michel Wilmotte et son inauguration pour le bicentenaire du musée du Louvre, en novembre 1993. Le budget de ces travaux avoisine le milliard d'euros.

Le Carrousel du Louvre

Du château des Tuileries ne subsiste aujourd'hui qu'un grand vide symbolique compris entre les pavillons de Flore et de Marsa! , Ainsi qu'un espace vert. Ce jardin avait été dessiné en pleine campagne, en un temps où la ville s'arrêtait à la hauteur de l'avenue de l'Opéra. Borné par la rue de Rivoli, la place de la Concorde, le quai François-Mitterrand et l'arc du Carrousel, le jardin des Tuileries, d'une superficie de 28 hectares, est le plus vaste et le plus ancien jardin public de Paris. Depuis le 1er janvier 2005, il est rattaché à l'Établissement public du Grand Louvre. Fier de fêter la naissance de son fils ; Toûïs XIV organisa, sur une ample place sablée, un carrousel grandiose, les 5, 6, 7 juin 1662. Après une cavalcade dans les rues de Paris, commencée place des Vosges, les cavaliers travestis, groupés en quadrilles évoquant chacun une partie du monde, firent irruption dans cette arène improvisée. Le roi, costumé en empereur romain, accueillit les Perses conduits par Monsieur, les Turcs emmenés par le prince de Condé, les Américains sous la coupe du duc de Guise et les Indiens commandés par le duc d'Enghien. La somptuosité des costumes, confectionnés avec des tissus brodés d'argent et d'or, incrustés de pierres précieuses et de corail et agrémentés de peaux de tigre ou de singe, d'écailles de poisson, émerveilla les spectateurs. Les cavaliers s'affrontèrent aux jeux de bague nécessitant force et adresse. Ce ballet équestre qui se déploya avec tant de magnificence resta mémorable au point de transmettre son nom à la place sur laquelle il s'était déroulé. C'est sur cette place que Napoléon le' fait ériger par Charles Percier et Pierre-François Fontaine un arc de triomphe en hommage à la Grande Armée, victorieuse à Austerlitz. Copié sur le modèle antique de l'arc de Septime Sévère à Rome, il est réalisé en pierre polychrome et orné de bas-reliefs sculptés racontant la glorieuse campagne de 1805 et la capitulation d'Ulm. L'arc fut édifié de 1806 à 1809. En guise de couronnement, le sculpteur Frédéric Lemot imagina l'Empereur se tenant debout dans un char conduit par la Victoire et la Paix. Napoléon refusa cette allégorie et fit atteler au char les célèbres chevaux de Saint-Marc saisis à Venise. Après leur restitution à leur ville d'origine, Percier mit en place en 1827 une copie des chevaux et une figure de la Restauration. L'arc de triomphe du Carrousel constitue une entrée monumentale au jardin des Tuileries. Sur les pelouses trône une vingtaine de sculptures d'Aristide Maillol.

La galerie du Carrousel du Louvre associe un musée avec une galerie marchande de 16000 m2. Michael Marcary a conçu l'architecture intérieure dans lequel s'insère la pyramide inversée de Pei. On peut aussi y voir les fosses de Charles V qui ont été restaurées.

Naissance et extension du musée

Enrichi par les collections de François 1er, des achats et des donations, le musée ne cesse de s'agrandir au gré des différents règnes. Les souverains ont laissé leur nom à certains départements, voire au musée durant leur règne, comme Napoléon ou Charles X. Aujourd'hui, les richesses du Louvre sont réparties en sept départements: Antiquités grecques et romaines, orientales, égyptiennes, sculptures, peintures, objets d'art et art graphique.

Le Louvre en chiffre

Voici les dates marquantes de l'histoire du musée:

10 août 1793 : la Convention décrète que la résidence royale du Louvre serait transformée en muséum central des Arts de la République. Cette décision entérine le vœu de Louis XVI. Vers 1776, le roi charge le peintre Hubert Robert de présenter dans la Grande Galerie les collections royales rassemblées par François 1er (39 chefs-d'œuvre) et Louis XIV (2000 tableaux, plus 5500 dessins. Les saisies des biens des émigrés et de l'église rejoignent alors les collections royales.
9 novembre 1800 : Bonaparte inaugure le musée des Antiques, où l'on admire le butin de la Grande Armée (des œuvres provenant du Vatican, du musée du Capitole et de Florence.
1802 : le musée Napoléon est dirigé par Dominique-Vivant Denon. En 1815, plus de 500 œuvres confisquées reprennent le chemin de l'Italie, mais Denon, rusé, négocie et garde une centaine de pièces.
1824 : création du musée du Moyen Âge et de la Renaissance, réunissant les œuvres issues du musée des Monuments français et de Versailles.
1826 : Jean-François Champollion (1790-1832), nommé conservateur de la nouvelle section des Antiquités égyptiennes, organise le département en achetant les 4 000 pièces de la collection Salt.
1827 : inauguration du musée Charles X, installation d'un musée de la Marine dans l'aile Nord de la cour Carrée jusqu'en 1943.
1838-1848 : exposition publique de la Galerie espagnole de Louis-Philippe contenant 450 tableaux; en 1853, ils sont restitués au roi puis dispersés aux enchères, à Londres. .
1847 : Inauguration du premier Musée assyrien d'Europe, créé grâce à Paul-Émile Botta (1802-1870), consul de France à Mossoul. Il envoie le fruit des fouilles opérées à Khorsabad.
1852 : le musée des Souverains, créé par le prince président à l'étage de la colonnade, présente les souvenirs des rois, de Childéric à Napoléon.
1861 : acquisition de la collection Campana, riche de 385 œuvres (peintures, objets d'art, sculptures et antiques.
1888 : ouverture des salles consacrées aux antiquités rapportées du site de Suse, en Iran, par les missions Dieulafoy.
1905 : implantation du musée des Arts décoratifs dans l'aile longeant la rue de Rivoli.
1922 : le legs, en 1912, de la baronne Delort de Gléon conduit à l'ouverture d'une salle entièrement consacrée à l'Orient islamique.
1945 : les collections asiatiques résultant des donations Isaac de Camondo, Raymond Koechlin, Grandidier et du legs Marteau sont transférées au musée Guimet à Paris, place d'Iéna.
1947 : la salle du Jeu de paume, construite au Nord-Ouest du jardin des Tuileries en 1861, devient une annexe du Louvre en accueillant le musée de l'Impressionnisme.
1986 : les œuvres datées de 1848 à la naissance du cubisme et les œuvres déposées au musée du Jeu de paume sont transférées au musée d'Orsay.

E LOUVRE EN CHIFFRE

La surface totale du musée est de 160 106 mètres carrés. La surface réservée aux expositions est passée de 31.260 mètres carrés en 1984 à 60620 mètres carrés en 2005.

Le personnel comprend 1500 personnes, dont la moitié sont des agents de surveillance et d'accueil, vêtus d'une tenue grise signée Balenciaga. Soixante-quatre conservateurs sont répartis dans les 7 départements du musée. Douze ateliers de tapisserie, encadrement, marbrerie, ébénisterie... recouvrent une quarantaine de métiers.

Le musée a accueilli 7,3 millions de visiteurs en 2005 dont deux tiers de touristes étrangers: 36,5 % d'Européens, 18,5 % d'Américains du Nord, 7 % d'Asiatiques, 19 % de Franciliens, 17,6 % des autres régions. Un visiteur sur deux vient au Louvre pour la première fois. La durée moyenne de la visite est de l'ordre de 3 heures 15 minutes.

Quatorze pompiers présents en permanence aux huit PC de surveillance sont prêts à intervenir immédiatement pour parer en moyenne un départ de feu par mois. Le dispositif de sécurité comprend 8000 détecteurs d'incendie et 140 bouches d'évacuation de fumée. Les pompiers surveillent également les fuites d'eau, les inondations dues aux orages et les variations de la nappe phréatique. Les crues de la Seine restent une menace: la cote d'alerte passée, les services disposent de trois jours pour vider les sous-sols de ses équipements vitaux et de ses œuvres. Ils interviennent également auprès des nombreux visiteurs pris de malaise.

Il faut entretenir 16 hectares de planchers, 2500 portes et autant de serrures, 90 ascenseurs, 350 robinets. Les 67000 lampes réparties selon 160 types différents (spots, tubes, ampoules, fibres optiques) utilisent 5100 kilowatts de puissance électrique, équivalant à une ville de 2000 habitants. Certains cas sont critiques: par exemple, dans la salle des peintures françaises, une double verrière dispense une lumière savante sur des tableaux comme le Gilles de Watteau. Mais pour changer un néon, il faut deux acrobates, l'un tenant l'autre par les pieds pendant qu'il change le tube, la tête en bas!

Les services de maintenance consomment mensuellement entre 350 et 600 litres de cire, 325 litres de produits nettoyants et 300 litres de savon liquide, 300 serpillières ainsi que 546 kilomètres de papier toilette.

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